Interview de Florence Giannetto, praticienne en psychothérapie sexologue à Ozoir la ferrière
Position osée, sexe anal, domination, plan à trois… Quelles sont les pratiques audacieuses et les expériences pimentées que les femmes seraient tentées de mettre en application pour revisiter leur désir et faire grimper leur plaisir ? Medisite fait le point avec les conseils de Florence Giannetto, psychothérapeute et sexologue.
Pratiquer la levrette pour son côté instinctif
Avant d’opter pour une position originale, il est toujours important de prendre le temps de s’y préparer. Ainsi, "les préliminaires seront primordiaux pour 'organiser' l’excitation et autoriseront la mise en place de l’énergie nécessaire à une bonne expérience sexuelle" avertit Florence Giannetto, psychothérapeute et sexologue à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne). C’est notamment le cas pour les femmes, chez qui la montée du désir requiert souvent "plus de temps et de sentiment de sécurité pour s’autoriser à lâcher prise", précise-t-elle. "Puis, si chaque personne a des sensations différentes selon les positions, certaines postures sont de manière générale plus favorables que d’autres au plaisir : c’est la cas de la levrette, position où la femme est à quatre pattes et l’homme est derrière elle)" souligne la sexologue.
Pourquoi ? "Cette position favorise le fantasme grâce à son côté instinctif et la femme se sent dominée au service de son propre plaisir" explique la spécialiste.
Bon à savoir : "Une autre position stimulante et propice au plaisir est celle de l’union suspendue : la femme est adossée au mur, ses jambes enserrent la taille de son partenaire et ses bras l’enlacent. Cette position facilite la fusion des regards, favorise l’émotion et le sentiment de sécurité" constate Florence Giannetto.
Oser la sodomie pour une intimité accrue
Oser la sodomie pour une intimité accrue
Pourquoi ? "La sodomie est une pratique occasionnelle mais elle fait partie des 'petits cadeaux' qu’un couple a besoin de vivre à certains moments particuliers. Elle correspond à une exploration qui permet d’aller vers une intimité plus poussée à certaines conditions : se prêter à une préparation particulière – notamment en utilisant un lubrifiant – et disposer de la capacité de pouvoir dire 'stop' en cas de gêne" révèle Florence Giannetto.
Attention :"Cette pratique impose un fort degré d’intimité entre les deux partenaires et une grande confiance en l’autre" met en garde la sexologue.
À noter : Selon la spécialiste, "la demande vient plus souvent de l’homme, chez qui la sodomie représente souvent un fantasme car elle offre la possibilité de 'posséder' sa partenaire tout en lui procurant du plaisir et en ressentant lui-même un plaisir intense". Mais rien n’interdit à la femme d’initier cette expérience si elle en ressent la curiosité.
Essayer le pegging pour s’épanouir à deux
Qu’est-ce que le pegging ? Le pegging correspond à la pénétration anale de l’homme par la femme au moyen d’un harnais muni d’un sextoy. Il permet au couple de lever le tabou du sexe anal et d’explorer de nouvelles sensations. Cette pratique procure un puissant plaisir à l’homme car le jouet stimule sa prostate.
De son côté, la femme peut apprécier la position dominante dont elle dispose alors et, si elle agrémente le dispositif d’un jouet vibrant, la stimulation clitoridienne sera intense.
"Aujourd’hui, les hommes apprécient de plus en plus la stimulation anale, ce qui fait que l’expérience de la sodomie n’est plus unilatérale" révèle Florence Giannetto.
L’avis de la sexologue : "Le pegging permet l’épanouissement des deux partenaires. Il participe à la prise de conscience que chaque partie du corps est vivante. Ce qui est important aujourd’hui est de quitter l’idée que dans un couple, il y a un partenaire passif et un partenaire actif. Il s’agit de deux êtres vivants et sexuellement optimaux. La femme est ici libre de découvrir cette part active de sa sexualité."
Faire l’expérience d’un plan à trois
Le besoin d’un couple de découvrir d’autres sensations peut passer par l’envie d’ouvrir de manière temporaire leur espace intime à une troisième personne, homme ou femme. "Cette situation permet d’explorer sa sexualité, de renforcer les liens d’un couple en découvrant d’autres possibilités d’échange et d’autres façon de vivre leur intimité" constate Florence Giannetto.
Attention : "Les deux partenaires devront d’abord établir des règles très claires et les respecter pour ouvrir sereinement leur espace intime à une autre personne" avertit la sexologue. "Ils pourront par exemple décider que cette expérience n’aura pas de suite et qu’il n’y aura donc pas de contact ultérieur entre la troisième personne et l’un ou l’autre des deux partenaires du couple" précise-t-elle.
En pratique, comment faire ? "Il pourra par exemple s’agir d’une relation à trois avec un autre homme pendant laquelle le partenaire du couple ne participe pas aux ébats. Le simple fait de voir sa partenaire prendre du plaisir avec un autre homme pourra alors aiguiser son désir" propose la spécialiste.
Employer des mots crus pour soutenir l’excitation
Qu’on les susurre, qu’on les chuchote ou qu’on les crie en toute liberté, les propos croustillants peuvent faire partie intégrante de l’acte sexuel. "Entendre et dire des choses coquines participe à soutenir l’excitation des deux partenaires" explique en effet Florence Giannetto.
À noter : "On ne va pas prononcer ce genre de phrase n’importe quand car le contexte est primordial. Les mots crus ou coquins seront ainsi réservés aux moments intimes" souligne la sexologue.
Attention à ne pas être trop volubile : "Si la femme se laisse emporter dans un flot de mots, l’homme peut perdre le fil c’est-à-dire perdre son érection ou être désorienté" met en garde la spécialiste.
Le conseil de la sexologue : "L’usage d’un langage cru est une pratique à utiliser avec complicité et avec un retour a posteriori sur ce qui a plu ou ce qui a dérangé. Le dialogue est toujours important pour le bien-être et l’épanouissement des deux partenaires."
Accompagner la pénétration d’un jouet sexuel vibrant
Comment doper son plaisir pour atteindre l’extase à coup sûr pendant un rapport ? Les jouets coquins ne sont pas réservés au plaisir solitaire. "Si la femme éprouve une difficulté à avoir un orgasme lorsque la stimulation est uniquement vaginale, elle peut tout à fait utiliser ou demander à son partenaire de se servir d’un jouet sexuel vibrant pour caresser en parallèle son clitoris" propose Florence Giannetto.
Pourquoi ? "Cette stimulation clitoridienne supplémentaire permet de conserver l’excitation tout au long du rapport et de varier l’intensité du plaisir. La femme pourra alors bouger pour amplifier le mouvement et aller chercher elle-même des sensations plus complètes" décrit la sexologue.
De plus, "la dimension ludique de cette pratique participe à rendre la sexualité moins sérieuse et invite également à l’imaginaire et à l’exploration du plaisir" ajoute la spécialiste.
Un jeu de rôle pour réaliser un fantasme
S’inventer un personnage le temps d’un rapport sexuel peut ouvrir la voie au plaisir. "Les jeux de rôle et les déguisements participent à générer un imaginaire et une ambiance de fantasmes" constate Florence Giannetto. "Les déguisements permettent de réaliser des fantasmes – par exemple le fantasme du pompier – et vont surtout générer l’excitation de la rencontre des deux partenaires" précise la sexologue.
Le conseil de la sexologue : "Le couple peut constituer une 'boîte à fantasmes' qui permettra de concrétiser des idées érotiques grâce à des accessoires, des livres, des scénarios... Les films ou mangas érotiques pourront aussi être des sources d’inspiration pour les jeux de rôle."
Un bandeau sur les yeux pour lâcher totalement prise
Les yeux bandés, la femme peut s’autoriser un lâcher-prise total. "Cela lui permettra de se plonger dans l’intensité de ses sensations, de quitter le contrôle de ce que l’autre voit tout en faisant appel à son imaginaire", détaille Florence Giannetto. "Le bandeau permet en effet de s’affranchir du regard et d’un éventuel jugement du partenaire" précise-t-elle.
Le conseil de la sexologue : "Cette expérience doit s’accompagner d’un dialogue entre les deux partenaires qui pourront alors discuter de ce qui leur a plu et au contraire de ce qui ne leur a pas plu."