La Gestalt-Thérapie, la reprise du contact avec soi et les autres.
Cette thérapie fut créée notamment par Fritz Perls, psychiatre et psychanalyste allemand, disciple puis dissident de Sigmund Freud. L'ouvrage, paru en 1951, fondateur est intitulé Gestalt Thérapie ; co-écrit avec Paul Goodman et Ralph Hefferline.
Elle s'apparente à la famille des psychothérapies humanistes et se fonde sur le postulat de la liberté, et donc de notre responsabilité en qualité d'humain.
Sartre disait : « L'important n'est pas ce qu'on a fait de l'homme mais ce qu'il fait de ce que l'on a fait de lui. »
Cela met l'accent sur la possibilité de changement et de transformation de l'être humain.
La Gestalt-thérapie permet de mettre une structure et de donner une forme en suivant le processus par lequel nous créons le « contact » avec notre environnement.
Mon positionnement en tant que Gestalt-Thérapeute m'amène à discerner la question du « pourquoi » et du « comment ». La question du « pourquoi » fait place celle qui interpelle le sujet sur le « comment » ? Le « comment » le sujet devient acteur de sa vie en s'appuyant sur des expériences nouvelles fondatrices et libératrices. Suite à cela, le patient aura une perception de lui pour qu'il évolue dans un monde où il connaitrait ses limites, ses codes et dans lequel il pourra vivre sans appréhension puisqu'il aura acquis la conscience et l'énergie de se confronter aux individus et aux exigences de l'instant présent. La « Gestalt », ou figure, est une relation dynamique entre un organisme, vous ou moi, et son environnement. Cette relation est déterminée par les besoins de cet organisme qui va puiser dans l'environnement ce qui lui est nécessaire pour survivre et s'épanouir. Le gestalt-thérapeute est attentif à la manière dont un sujet contacte son environnement pour satisfaire ou non ses besoins ou pour répondre aux demandes de ce monde Nos besoins, d'ordre affectif, intellectuel, de contact physique ou spirituel s'organisent selon le processus d'un cycle psycho-physiologique décrit en cinq étapes « cycle de satisfaction des besoins » appelées : sensation-prise de conscience-énergétisation-contact-retrait. A chaque étape de ce cycle peuvent exister des interruptions du processus de contact, soit sous la pression de l'environnement soit sous la pression des émotions du sujet, (peurs, désir de fuite etc...) Prenons l'exemple d'un enfant très actif, qui a envie d'explorer le monde et que l'adulte retient à l'intérieur dans un appartement. Son élan est bloqué et son besoin est nié. Ce que l'on appellera une gestalt inachevée.
Cet enfant va progressivement interrompre, inhiber son mouvement spontané et se détacher de son besoin. Ce comportement peut entrainer des craintes qu'il rencontrera dans le futur et qui émaneront de ce blocage.
Le besoin est intrinsèquement lié à la nature humaine, la Gestalt-thérapie tend à : «à identifier, verbaliser et explorer ses besoins et à rechercher un ajustement créateur avec l'environnement »
Aussi il porte en lui-même la promesse de trouver un point d'ancrage, une réponse ajustée qui aura pour qualité et fonction d'encourager le mouvement de vie du sujet et lui permettre d'établir des relations sociales, intimes satisfaisantes.
En recréant en imaginaire sa situation passée, le patient sera amené à ressentir son vécu émotionnel au présent. Ce moment émotionnel, lié à une expérience du passé pourra ainsi se vivre avec quelqu'un et prendre sens.
Avec son thérapeute, le patient pourra ainsi trouver une autre voie de contact avec son environnement et sortir de son impasse.
En séance de thérapie, le thérapeute qui se trouverait en présence de ce cas cité ci-dessus et ayant connaissance de la situation qui pose problème a son patient qui présente des symptômes d'agoraphobie (peur de la foule)
Il sera amené à demander à son patient les différentes manifestations, et ressentis qu'il vit à ce moment-là et comment il s'en défend et cherche une solution de protection : trouver un lieu d'isolement.
A l'écoute de ces informations, le théapeute va aider à nommer ce qui se passe pour lui et ce qu'il cherche à éviter malgré lui.
Explication :
Lorsqu'il se trouve dans une situation inconnue inévitable, comment va-t-il se comporter pour la résoudre en fonction de cette peur pour la dépasser, la transformer ? Trouver une voie pour le satisfaire, résoudre et dépasser l'obstacle.
La confrontation semble impossible mais s'avère nécessaire. Comment le thérapeute va aider le patient à sortir de cette gestalt inachevée dont il n'avait pas conscience et que sa peur était complètement irrationnelle ?
Et qu'il n'a donc plus de raison de craindre l'environnement.
Maintenant, il peut regarder calmement cette situation.
Processus de réorganisation, l'énergie est libérée. La Gestalt est achevée.
Le fait qu'étant jeune, il avait le désir d'explorer l'extérieur et que l'on l'en ai empéché n'indiquait pas pour autant que l'extérieur était dangereux. Il est donc nécessaire pour lui maintenant d'affronter le monde extérieur avec sérénité.
Le thérapeute pourra explorer avec lui la raison de cet interdit et identifier quelle personne pouvait se sentir insécurisée dans la famille.À Cette attitude lui a été imposée et a empéché sa vitalité de s'épanouir. Cela a provoqué une gestalt inachevée à la fois sur la connaissance et l'émotion.
C'est en parlant en toute confiance avec le thérapeute qu'il va prendre conscience au fil des séances dans une relation dialogale et affective non jugeante, qu'il pourra s'autoriser à affronter le collectif progressivement, acquérir de nouvelles informations et faire de nouvelles expériences dans les sphères des cognitions, émotions, sensations et comportements.
L'implication de l'affect et de la cognition sont nécessaires au processus thérapeutique et participent à la levée des inhibitions des complexes psychiques.
La pratique de la Gestalt-thérapie doit s'expérimenter avec un professionnel Gestaltiste et pourra ensuite s'intégrer dans un quotidien qui peut s'inscrire dans un mode de vie et de pensée. La Gestalt est utile dans une situation de deuil, de rupture, de dépression ...
En règle générale, le patient se présente au cabinet du gestalt-thérapeute avec une vraie demande. Il est actif à travers cette démarche en poussant la porte d'un espace étranger et neutre. Celui-ci est rempli de l'espoir d'être vu, entendu et soutenu dans son mal-être, avec son histoire.
De ce que j'ai observé dans ma pratique, ce qui me parait primordial c'est d'accueillir la partie blessée du patient, mais en même temps considérer la partie consciente active qui reconnait sa blessure et vient solliciter notre aide. C'est une mise en acte positive et je la valorise.
En soi, la fragilité est souvent en contact avec la souffrance. Il va falloir s'en occuper en commençant par l'accueillir. L'individu est conscient qu'il porte en lui sa partie blessée et comprend que le soin apporté à cette partie ne peut se faire que dans la construction et reconnaissance d'un lien avec quelqu'un d'engagé avec lui, donc avec un Gestalt-thérapeute ayant acquis une formation solide.
Le chemin de restauration du sens, de l'image de soi et des autres deviendra central et constituera l'édifice d'une co-construction à deux, dans l'espace thérapeutique et dans la VIE du patient.
Les moments critiques de l'existence sont inévitables et la créativité réside dans la capacité de chacun de recréer dans le moment présent des nouvelles solutions.
Cette habileté déployée avec la Gestalt sera acquise et mise en pratique avec le patient qui l'aura intégré dans sa structure psychique, émotionnelle.
La santé mentale et physique réside justement dans cette faculté.
A noter que les troubles psychiatriques sévères requièrent la prise en charge d'un psychiatre et ne pourraient trouver une réponse ajustée avec la Gestalt-Thérapie.
Florence Giannetto
Témoignage d'une patiente qui s'exprime sur la Gestalt :
Ma première rencontre avec la Gestalt s'est faite dans une salle de classe, en cours de psychologie. Lorsque j'ai compris qu'il s'agissait d'une thérapie dynamique axée sur la relation et l'environnement, j'ai su que c'était pour moi le type de thérapie qu'il me fallait si un jour je faisais le choix d'en faire une.
Et me voilà, 10 ans après, poussant la porte d'une praticienne gestaltiste.
La gestalt m'a appris à savoir tenir compte de mon environnement sans que ce dernier n'envahisse ma sphère personnelle.
Etant d'une nature plutôt empathique, cela n'était pas gagné d'avance, car j'avais tendance à me placer après les autres.
Bien que les épreuves personnelles se soient succédées depuis le début de ma thérapie, j'ai su, petit à petit, construire ma bulle de protection pour entrer enfin en contact avec mes aspirations, mes envies, mes souhaits, mes besoins, en somme avec mon à«à moi» si important à protéger.
Cette prise de recul que la Gestalt apprend permet de ne pas se laisser grignoter.
A moi, elle m'a permis de rendre concrètes certaines situations et de pouvoir les regarder de l'extérieur.
Le jour où ma thérapeute m'a demandé de positionner des coussins pour lui expliquer un positionnement de personnes de mon entourage par rapport à moi-même j'étais l'un des coussins j'ai vu la place dans laquelle je me cantonnais et j'ai alors su la place que je voulais prendre en réalité j'ai su où je devais déplacer «à mon coussin».
Aujourd'hui je dirais que je suis capable de prendre des décisions qui vont d'abord me profiter, me protéger même si elles ne sont pas toujours faciles à prendre.
Et j'ai maintenant ce réflexe de visualiser pour m'approcher davantage du concret, avant de me jeter à l'eau.
Cela fait du bien de se trouver, d'être en contact avec soi-même; merci pour cela.Perrine